Annie Philippe


Biographie








Annie Philippe est née à Ménilmontant le 17 décembre 1946. Très jeune, elle prend des cours de danse au Châtelet. Peu attirée par les études, elle est à 17 ans disc-jockey au Twenty One, une discothèque de la rue Balzac à proximité des Champs Élysées. La jolie disquaire blonde y rencontre Paul Mauriat, l'arrangeur de Charles Aznavour et elle passe une audition avec des titres de Leny Escudero, Marie Laforêt et France Gall. Annie suit avec application quelques cours de chant avant d'enregistrer un premier super 45 tours pour Rivièra en 1964, produit par Yzi Spighel, patron du Twenty One et Paul Mauriat. Gaîté et entrain sont au rendez-vous avec "Vous pouvez me dire" ("He Don't Want Your Love Anymore" de Lulu) et "Je chante et je danse", une véritable profession de foi agréablement jazzy. Le seul titre tendre et romantique "Une rose", est une version française de "Love Me Tender", d'Elvis Presley (après Christian Garros et avant Johnny Hallyday). La France découvre alors un timbre de voix acidulé qui s'inscrit entre Sylvie Vartan et France Gall. L'accueil des médias comme du public est timide mais ces débuts prometteurs engendrent un deuxième disque qui mène la piquante et séduisante jeune femme tout droit vers le chemin du succès et de la gloire. "Baby Love" est une excellente reprise du hit des Suprêmes et si "J'ai raté mon bac" est très influencé par France Gall, "Tout finit à Saint-Tropez", une superbe ballade écrite par Guy Béart et "C'est loin domani" du film "La rolls royce jaune" ("Forget Domani" est popularisé aux États-Unis par Frank Sinatra et Connie Francis) achèvent de nous convaincre du charme dévastateur d'Annie Philippe. Presse et radios sont alors prêtes à la propulser au firmament des jeunes chanteuses françaises. Le troisième 45 tours confirme pleinement les espoirs avec le tonique "J'ai tant de peine" composé par Guy Marchand bien classé à "Salut les copains" fin 1965. "Lui", au tempo médium n'est pas inintéressant et "Trois petits tambours" ("Private John Q" de Roger Miller) se serait bien intégré au répertoire de Nana Mouskouri ou de Hugues Aufray.




Le printemps 1966 apporte "Ticket de quai" resté dans toutes les mémoires comme le plus gros tube d'Annie Philippe. La chanson contient tous les ingrédients du succès, une belle mélodie aisée à retenir, un texte touchant et juvénile tissant la toile d'une déception amoureuse et un harmonica plaintif, la petite touche de génie qui fait la différence ! Plus rythmé, "Tu ne comprends rien aux filles" est l'autre succès du disque tandis que "On m'a toujours dit" sonne très british à la manière de Ronnie Bird. Curieusement, après ce grand succès, Annie change de label pour Philips. Elle récidive dans le bon goût et la réussite pour l'été 1966 avec le mélancolique "Mes amis, mes copains" aussi interprété par Catherine Spaak et "Pour qui, pour quoi" aux paroles désabusées. "Cause donc toujours", très dixieland, aurait pu faire le bonheur de France Gall ou de Petula Clark. Les orchestrations de Paul Mauriat sont toujours remarquables. "C'est la mode", au climat très swinging London, est le titre phare du disque suivant qui clôture l'an 66, "Soeur Angélique" se détachant parmi les autres titres. Sur le septième microsillon "Tu peux partir ou tu voudras" ("Go Where You Wanna Go" des Mama's & Papa's et Fifth Dimension) est une reprise très réussie qui précède l'efficace "Pas de taxi" (No 6 à S.L.C." au printemps 1967) si bien que "Le mannequin", pressenti comme le hit du disque passe au second plan. Un 33 tours est édité avec "C'est la mode" en titre vedette et deux inédits, "Bon vieux carillon" et "Ma liberté" plus une version différente de "Pas de taxi". Annie Philippe s'essaie à l'écriture sur une musique de Christian Gaubert, son nouveau chef d'orchestre et c'est "Lettre pour Annie", une chanson attachante dans l'esprit de ses succès précédents, "Coeur brisé, coeur en tête" obtenant toutefois plus de suffrages."La blonde de Pékin, générique du film du même nom, permet de mettre en valeur un humour qui sied à merveille à notre native de Ménilmuche !




Fin 1967, "Les enfants de Finlande", une magnifique chanson sera la dernière classée au hit-parade. "Quarante maringouins" est assez psychédélique avec un texte désopilant de Gilles Thibaut sur une musique d'Alain Bashung, c'est un titre qui aurait pu séduire Nino Ferrer ! "Une petite croix" de Bashung et "Le flingue" de Frédéric Botton sont les chansons fortes du dernier EP Philips sorti dans l'indifférence générale liée aux événements de mai 1968. La première est une bien jolie mélodie qui aurait mérité l'attention du public et la seconde est tout à fait dans l'esprit de "Bonnie & Clyde" ou de "Baby Capone" de Sylvie Vartan à la même époque. Annie s'intègre à l'équipe Flèche de Claude François en 1968, et sur son dernier 45 tours quatre titres, "Le même amour" de Guy Marchand se détache, c'est un faux tango fort agréable qu'aurait également pû chanter Dani.

"Croix de bois, croix de fer" est également très attractif. En 1969, un 45 tours simple propose "Je découvre tout" et le très réussi "Laissez votre chapeau monsieur Lee" ("Move In A Little Closer, Baby" de Mama Cass). Il devenait urgent de redécouvrir au travers de ces chansons le talent aux multiples facettes d'Annie Philippe, trop vite disparue du devant de la scène. Sa silhouette harmonieuse, ses longs cheveux blonds et son visage romantique n'ont jamais fait oublier un tempérament vif, une indéniable sincérité et un dynamisme communicatif, toute qualités qui sont le reflet d'une époque incomparable.

Texte : Duvalex

(Biographie officielle autorisée par Annie Philippe)





Rétro Jeunesse 60 (France)
Conception et réalisation: Michel Charbonneau
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